les carnets de JJS, page 8
La fille de Jade, quel est son nom ?
L’adepte du taichichuan s’applique à endosser des attitudes, à se conformer à des postures dont le nom procède d’un exotisme provenant d’un bestiaire sûrement très lointain dont nous ne recueillons que quelques confettis : Les plus connues s’intitulent le serpent qui rampe, le coq d’or qui se tient sur une patte, la grue blanche qui déploie ses ailes. Et puis, on arrive à cette posture unique, singulière déjà par sa dénomination, puisqu’elle évoque une figure humaine. On l’appelle la fille de jade .
Yu Nu Chuan Suo Tian Ji.
Tel est son nom provenant du fonds archaïque chinois, la fille de jade qui tisse avec la navette à la limite du ciel.
Yu, le Jade, c’est l’allusion au beau, au précieux, au sacré.
Nu, la jeune fille, la vierge, est l’incarnation de la pureté, de la natura primera.
Chuan, c’est le trajet, le mouvement (comme dans taichichuan)
Suo, c’est la navette du métier à tisser.
Ainsi Yu Nu, c’est la fille de jade, principe féminin dans sa pureté suprême,
et Chuan Suo, c’est le geste de lancer la navette entre les fils de trame et de chaîne sur le métier à tisser.
Tian Ji signifie littéralement « les limites du ciel ».
Ainsi la tisserande lance sa navette aux confins de l’univers.
Son rôle est décisif et déterminant, puisque c’est elle qui, de son geste artisan, engendre la manifestation, toute la manifestation et la manifestation de tout.
JJ Sagot
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